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Hinzert : un lieu de mémoire qui a impressionné les élèves

Le 22 février 2023, à quelques jours de la Journée nationale de la Résistance, les élèves de la 2GGH, accompagnés de leur professeure Laura TEUSCH, titulaire du cours Connaissance du monde contemporain, découvrent un lieu de mémoire d’envergure européenne. Quand ils quitteront le site six heures plus tard, ils comprendront pourquoi « Hinzert est aux Luxembourgeois ce qu’Auschwitz est aux victimes polonaises du nazisme. »

La visite commence par le centre de rencontres et de documentation qui a ouvert ses portes en 2005. L’architecture singulière interpelle : les lignes ont perdu leur verticalité, tout est incliné, biscornu, cabossé et fait écho à la vie brisée des 10 000 hommes détenus à Hinzert entre 1939 et 1945. La vaste surface vitrée de la salle d’exposition laisse entrer un soleil généreux et attire le regard vers l’extérieur, vers un grand espace verdoyant, presque idyllique, qui, à première vue, ne rappelle en rien le camp de détention qui s’y dressait. Pourtant, le sol porte encore des traces de l’histoire qui s’est jouée ici.

Grâce aux explications détaillées du guide M. Georg MERTES et à d’anciennes photographies en noir et blanc, le passé reprend peu à peu forme : l’entrée du camp, les fils barbelés, les sentinelles, les baraquements, la place d’appel, le pénitencier, le pilori ou encore l’étang. Quelques kilomètres plus loin, dans les bois, des stèles commémoratives rappellent l’exécution de citoyens luxembourgeois : les uns, suite à la grève générale de 1942 visant à protester contre le recrutement obligatoire dans l’armée allemande ; les autres, fusillés le 25 février 1944 pour leur appartenance à la résistance. Alors que les fosses communes étaient destinées à faire disparaître les morts dans l’anonymat, elles se sont transformées en lieux de commémoration qui permettent de garder plus vivant que jamais le souvenir des défunts.

Parmi les survivants du « Camp de concentration spécial SS », figure Lucien Wercollier ( décédé en 2002), qui a conçu un monument commémoratif inauguré en 1986, lequel se dresse au cimetière d’honneur.

Venir sur place, voir les lieux de ses propres yeux, se trouver à côté de ce qui fut un charnier permet de mieux comprendre l’horreur qui pourtant demeurera toujours inconcevable.

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