Réfugiés au Luxembourg
Réfugiés au Luxembourg
Ouverture d’esprit pour les élèves de l’EHTL
Cette année, l’EHTL accueille pour la première fois une classe d’élèves bénéficiaires de protection internationale. Il s’agit de 9 adultes âgés de 25 à 35 ans, originaires, majoritairement, d’Érythrée, mais aussi de Syrie ou d’Irak, et qui rêvent d’une vie faite de paix et de bien-être. Inscrits en première année de la formation de cuisiniers, ces apprenants font preuve d’une détermination et d’une motivation hors du commun pour assimiler la matière des différents cours.
À travers leurs parcours de vie et leurs expériences, ils sont porteurs de messages importants pour les autres élèves qu’ils côtoient au sein de l’école et peuvent provoquer des prises de conscience, ainsi qu’une ouverture d’esprit. À titre d’exemple, leur émotion, chaque fois qu’ils doivent jeter des restes de nourriture quand ils assurent le service au restaurant de l’école, a incité l’établissement à améliorer encore davantage ses initiatives anti-gaspi.
Ce fut l’occasion de présenter la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et notamment l’Article 14 selon lequel : « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. »
Il fut également rappelé qu’entre 1841 et 1891, 72 000 Luxembourgeois avaient quitté le pays pour des raisons économiques, sur une population qui s’élevait à l’époque à 212 000 habitants.
Et puis, il y eut ces chiffres percutants : 60 millions de personnes sont déplacées aujourd’hui dans le monde à cause de conflits armés. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la grande majorité des migrants, à savoir 86%, sont accueillis par des pays en voie de développement, tandis que 14% sont accueillis par des pays dits développés.
En 2016, les élèves ont aussi pu entendre le témoignage de réfugiés venus à leur rencontre pour transmettre leur histoire. Ainsi, Ayham Bawadekji, âgé de 22 ans, a raconté son passé d’activiste en Syrie, la prison, la torture, les personnes qu’il a vues mourir ou devenir folles ; le voyage entrepris vers l’Europe, en passant par la Turquie, la Grèce, l’Italie ; les renvois, l’argent payé pour obtenir un faux passeport, l’ennui, l’attente. Quand on lui demande où est-ce qu’il a été puiser la motivation pour accomplir ce périple au risque de sa vie, il répond : « Ma motivation, c’était la peur. Je n’avais pas le choix. Je l’ai fait parce qu’il le fallait ! »
Aujourd’hui, à l’EHTL, au-delà des modules consacrés à des sujets d’actualité ou à l’étude du roman Eldorado, les élèves ont l’occasion d’apprendre de grandes leçons de la part de ces citoyens du monde.
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