Le témoignage de M. Gerd Klestadt, rescapé du camp de Bergen-Belsen
À l’occasion de la « Journée de la Mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité », commémorée le 27 janvier de chaque année (date de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau), M. Gerd KLESTADT est venu présenter son témoignage de rescapé du camp de Bergen-Belsen à la communauté scolaire de l’EHTL.
Né le 23 décembre 1932, la jeunesse de Gerd KLESTADT fut marquée par les persécutions nazies, par 25 mois de souffrances et de traitements atroces dans divers camps dont 14 mois et 11 jours dans celui de Bergen-Belsen où son père mourut à ses côtés. Sous le titre de « Le devoir de ma mémoire », M. KLESTADT ne raconte pas seulement son vécu, mais il pose avant tout la question si on a tiré les leçons de cet épisode tragique de l’Histoire. Loin de s’apitoyer sur son sort, il appelle les élèves à se mobiliser contre tous types de violences et de discriminations… tissant un lien inquiétant entre son vécu de la Seconde Guerre Mondiale et les grands conflits migratoires et ethniques de nos jours.
KLESTADT a veillé à mettre les jeunes lycéens en garde contre les dangers de l’intolérance, de la haine raciale et de l’ignorance. Il les a sensibilisés et les a incités à abolir les clichés, les stéréotypes et la violence envers l’autre et de contribuer ainsi à une meilleure cohésion sociale.
À la fin de son témoignage, Gerd KLESTADT a distribué une bille multicolore à tous les élèves et tous les enseignants, comme il l’a déjà fait pour des milliers d’autres personnes qui ont eu le privilège d’écouter son histoire personnelle. Cette bille, ronde et multicolore, représente pour lui le monde avec ses diversités culturelles, ethniques et religieuses qu’il faut préserver dans un respect mutuel. Ces billes deviennent ainsi la métaphore du « plus jamais ça » et matérialisent les échos du témoignage de M. KLESTADT pour un monde meilleur.
Finalement, comme s’il fallait prouver définitivement la revanche sur le passé, M. KLESTADT a montré une photo avec sa femme, ses enfants et ses petits-enfants… qui feront résonner sa mémoire loin au-delà des limites que le temps nous impose. (A.H.)