Icône de la gastronomie française, Paul Bocuse est mort à l’âge de 91 ans
1996 Paul Bocuse au LTHAH, pour le concours du meilleur apprenti d’europe
Le grand chef français s’est éteint dans son sommeil samedi matin chez lui à Collonges-au-Mont-d’Or, commune du Rhône où il est né le 11 février 1926. Le chef français a défendu les couleurs de la gastronomie française durant des décennies.
Maître de la cuisine traditionnelle et bâtisseur d’un empire estimé à plus de 50 millions d’euros, Paul Bocuse, toujours prêt à poser avec sa veste et sa toque de cuisinier, s’est éteint samedi 20 janvier à l’âge de 91 ans, a annoncé le ministre de l’Intérieur et ancien maire de Lyon, Gérard Collomb sur son compte Twitter.
“Paul Bocuse est mort, la Gastronomie est en deuil. Monsieur Paul, c’était la France. Simplicité & générosité. Excellence & art de vivre. Le pape des gastronomes nous quitte. Puissent nos chefs, à Lyon, comme aux quatre coins du monde, longtemps cultiver les fruits de sa passion”, peut-on lire sur le compte du ministre.
“Monsieur Paul” était le plus ancien des trois étoiles au monde, depuis 1965 sans discontinuer, même si certains critiques disent que son restaurant des bords de Saône, L’Auberge du Pont de Collonges près de Lyon (Rhône), n’était plus à la hauteur, au point que certains guides le classaient dans la catégorie institution, à défaut de le noter.
Né le 11 février 1926 dans une famille de cuisiniers de père en fils à Collonges-au-Mont d’Or, près de Lyon, cet épicurien à l’énergie débordante, infatigable globe-trotteur, a consacré sa vie à la gastronomie. Enfant, il préférait la chasse et la braconne aux études et poursuit après la guerre sa formation chez Eugénie Brazier, première femme triplement étoilée en 1933, qui lui inculquera la rigueur, puis chez Fernand Point, à Vienne (Isère), au début des années 1950, devenu son “maître à penser”.
Paul Bocuse obtient sa première étoile au Michelin en 1958, puis une deuxième deux ans plus tard en transformant l’auberge familiale, qui deviendra le temple de la gastronomie française. Meilleur ouvrier de France en 1961, Bocuse décroche sa troisième étoile en 1965, consacrant sa fulgurante ascension.
Poularde demi-deuil et soupe VGE
On afflue du monde entier pour déguster sa “poularde demi-deuil”, son “gratin de queues d’écrevisses”, ou sa “soupe VGE”, un consommé à la truffe surmonté d’un dôme de pâte feuilletée, créé en 1975 pour la remise de sa Légion d’honneur à l’Élysée. Autant de classiques devenus des incontournables de la carte de son célèbre restaurant de Collonges-au-Mont-d’Or, à la façade verte et rose, où trône son portrait en trompe-l’oeil.
Elu “cuisinier du siècle” en 1989 par le guide Gault & Millau, puis sacré “chef du siècle” en 2011 par le prestigieux Culinary Institute of America (CIA), Paul Bocuse aura ouvert de nouveaux horizons à la gastronomie française, érigeant son nom en marque.
Les grandes dates de sa carrière
Considéré comme le pape de la gastronomie française, Paul Bocuse souffle ses 90 printemps le 11 février. Un événement en soi tant celui que l’on surnomme Monsieur Paul influence encore les grands chefs étoilés d’aujourd’hui. Le point sur la carrière du plus grand homme de cuisine français contemporain en treize dates-clés.
La cuisine de Paul Bocuse, c’est à la fois la précision, la technique mais aussi la simplicité.
11 février 1926 : naissance de Paul Bocuse, à Collonges-au-Mont-d’Or (Rhône).
1958 : le chef obtient sa toute première étoile au guide Michelin.
1960 : L’auberge du père de Paul Bocuse est transformée en restaurant et obtient un deuxième macaron du Bibendum.
1961 : Paul Bocuse décroche le col bleu-blanc-rouge du Meilleur Ouvrier de France.
1965 : l’Auberge du Pont de Collonges est désormais auréolée d’une troisième étoile.
25 février 1975 : Paul Bocuse est décoré de la Légion d’honneur par le président Valéry Giscard d’Estaing. À cette occasion, le cuisinier crée la célébrissime soupe aux truffes VGE.
1979 : Paul Bocuse ouvre au Japon plusieurs établissements à son nom.
1982 : En Floride, dans le parc de Walt Disney World, Paul Bocuse ouvre le restaurant “Les Chefs de France”, en compagnie de Gaston Lenôtre et Roger Vergé.
1987 : Paul Bocuse crée le concours professionnel Bocuse d’Or, pour mettre à l’honneur les nouveaux talents de la cuisine internationale. La même année, l’homme de cuisine entre dans le Petit Larousse illustré.
1989 : le guide Gault&Millau sacre le chef rhodanien “Cuisinier du siècle”. Léa Linster (restaurant Léa Linster à Frisange) gagne le Bocuse d’Or! Elle reste la seule femme à l’avoir gagné, mais aussi le seul chef du Luxembourg.
1990 : Paul Bocuse fonde l’Institut Paul Bocuse, une école hôtelière où des étudiants originaires de 37 pays différents viennent se former aux bases de la gastronomie tricolore.
1991 : Monsieur Paul inaugure son double de cire au musée Grévin, à Paris.
2008 : Paul Bocuse inaugure un concept de restauration rapide à Lyon, baptisé “Ouest Express”.